Choisir, acheter et assurer un véhicule aux Etats-Unis

Sendyloé
24 oct. 2020
9 min de lecture

Dernière mise à jour : 24 févr. 2021

Pour choisir et acheter un véhicule, chacun a des attentes différentes. Chaque personne, chaque famille a une histoire, des envies, des projets et un budget différents... Celle-ci est notre histoire personnelle, ce sont nos choix... mais la procédure ne change pas !

Nous devions arriver aux USA en janvier 2020, avec le projet d'acheter notre camping car sur place pour découvrir l'Ouest américain, le Canada, le Mexique. Quelques semaines avant, nous avons commencé à regarder les annonces qui ne manquaient pas sur Internet... craigslist, marketplace de Facebook et d'autres sites... Nous n'avions pas un gros budget et nous ne voulions pas dépasser les 20'000.- USD, tout compris (taxes et assurance). On a quand même trouvé pas mal d'annonces qui correspondaient à nos critères, des véhicules de plus 10 ans, certes, mais en assez bon état et assez vite, on a constitué une liste de nos préférés.

Quel type de véhicule choisir ?

Chacun a ses goûts bien sûr... Certains préfèrent des petits véhicules passe-partout, d'autres ont d'immenses camping cars, une caravane tirée par une voiture ou encore un camping car qui tire la voiture, tout est possible...

Les différents types de véhicule en vente

Aux Etats-Unis, les camping cars cont classés par lettre: A, B et C.

Les B sont des vans ou camping cars sans capucine. Les C sont les véhicules avec capucine et les class A les cars.

Nous, on voulait quelque chose de confortable, assez grand pour ne pas se sentir à l'étroit. Au départ, on pensait prendre un class C, c'est-à-dire avec une capucine au-dessus des sièges de devant. Nous sommes une famille de 4, avec deux enfants, donc on pensait cette disposition parfaite. Un lit derrière pour les parents et un pour les enfants devant en haut. Sauf qu'entre-temps, on est tombé amoureux des class A, ceux qui ressemblent à un car. L'espace à l'intérieur, la hauteur des sièges devant et la vue panoramique nous ont convaincus.

Quels critères pour le choix ?

Nous avons choisi de chercher un véhicule de 30 pieds pour une raison simple : on a lu que dans plusieurs parc nationaux, c'était la limite. Les véhicules plus longs sont interdits. On voulait donc prendre le plus grand possible, qui nous fermerait le moins d'endroits possible... On avait quand même prévu de vivre dedans pendant au moins un an et on voulait que ce soit le plus confortable possible. Entre-temps, on a appris que ces 30 pieds étaient une moyenne. Certains endroits sont limités à 22 pieds (le parc des Sequoias en Californie par exemple) alors que d'autres à 40 pieds, voire sans limites. Un véhicule de 30 pieds nous semblait être un bon compromis.

Dernier choix à faire : avec ou sans slide-out, vous savez ces camping-car qui s'agrandissent en ouvrant les côtés. L'espace supplémentaire nous plaisait beaucoup, mais on s'inquiétait des problèmes mécaniques éventuels, de la pluie, la rouille et tous les soucis qu'on pourrait avoir à cause de ce confort en plus. Finalement, on a décidé qu'on pouvait y renoncer et qu'on allait surtout prendre en compte les autres critères pour le choix : l'âge du véhicule, le kilométrage, l'équipement, l'état général, l’esthétique et bien sûr le prix.

On voulait donc : un class A de 30 pieds, avec ou sans slide-out (suivant ce qu'on allait trouver), pas plus de 20 ans et pas plus de 200 000km, un véhicule qui est en utilisation régulièrement et qui ne rouille pas dans un camping ou dans un jardin depuis des années... tout ça pour maximum 15 000.- USD.

Nous avons trouvé notre bonheur

En parcourant les annonces encore et encore, on est tombé sur un joli camping car, vendu par un couple de Français qui finissaient leur voyage. Le véhicule nous plaisait bien sur les photos, on a discuté avec le propriétaire et on a appris les quelques petits défauts... rien de méchant. Le camping car était utilisé depuis plusieurs mois, tout fonctionnait, en plus il était en vente entièrement équipé (cuisine, literie, outils, etc... il y avait même deux vélos avec!) Sans slide-out et avec pas mal de kilomètres déjà parcourus, mais vendu par des voyageurs parlant notre langue qui avaient vraiment besoin de s'en séparer avant de quitter le pays... on avait envie de les aider, en espérant que peut-être quelqu'un ferait pareil pour nous le moment venu.

1er problème rencontré : l'immatriculation

Le camping car qui nous intéressait était immatriculé au Canada. Au Québec, très exactement. D'abord, on s'est dit que puisque pleins d'annonces concernaient des véhicules immatriculés dans plusieurs pays d'Amérique, y compris le Canada, cela ne devait sûrement pas poser de problème. Il suffisait de se renseigner. En le faisant, on a vite compris que cette situation n'était pas facile du tout... voire carrément impossible. Pour pouvoir acheter ce camping car, on aurait dû être au Québec nous (en tant qu'acheteurs), le vendeur et le véhicule aussi bien sûr. De plus, on avait absolument besoin d'une adresse au Canada, ce qu'on n'avait pas. De toute façon, n'étant pas sur place, le transfert des papiers était impossible. Toute autre solution était soit impossible, soit illégale. Je crois que la vente d'un véhicule depuis l'étranger est peut-être possible si toutes les personnes concernées sont des Canadiens, avec l'aide d'amis qui s'occuperaient de l'administration, grâce à une procuration. Mais comme dit avant, en tant qu'étrangers, cela est totalement impossible à distance. D'ailleurs, on est toujours très étonnés de voir des annonces de véhicules en vente dans différents pays, aussi d'Amérique Latine, alors que légalement cela est impossible. Je ferai un autre article sur les différentes possibilités de vente.

Pas d'achat possible au Canada sans s'y rendre, il faut trouver une autre solution

Revenons à notre cas. Nous avons donc dû renoncer à garder les plaques canadiennes. Logiquement, puisque nous allions l'acheter à Los Angeles, nous devions l'immatriculer aux Etats-Unis. D'autant plus que c'est le seul pays d'Amérique qui permet le changement de propriétaire à distance. Nous n'aurons donc pas de problème à le revendre dans un autre pays.

Immatriculer un véhicule aux USA en tant qu'étrangers

Pour pouvoir acheter ce véhicule qui nous intéressait, il fallait donc pouvoir l'immatriculer aux USA. Il est important de savoir que des étrangers n'ont pas le droit d'acheter de véhicule dans tous les états. A ma connaissance, trois états l'autorisent, je ne vais donc pas parler des autres sur lesquels je n'ai pas d'information sûre. Les trois états où je sais que l'achat est possible sont : la Floride, la Californie et l'état de Washington. Je vais vous raconter notre expérience de la Californie.

Un lecteur m'a informé que le Nouveau Mexique accepte aussi l'immatriculation par des étrangers, à condition de pouvoir donner une adresse dans cet état. Merci d'avoir compléter la liste!

Importation du véhicule du Canada

Pour pouvoir immatriculer le véhicule, il fallait l'importer officiellement aux Etats-Unis. Beaucoup de gens nous décourageaient, en disant que c'était très compliqué voire impossible et qu'on risquait d'avoir beaucoup de frais supplémentaires à cause des conditions strictes de la Californie. En effet, c'est le seul état qui demande un «smog test» pour chaque vente de véhicule. Après tous les avis reçus, on avait presque renoncé. Mais le propriétaire était vraiment très motivé à vendre, il était donc prêt à faire tout ce qu'il fallait pour y arriver ! Il s'est renseigné sur tout ce qu'il fallait faire et quand il a appris qu'il devait faire valider un document de la douane pour certifier la sortie du Canada et l'entrée aux USA, il était prêt à conduire jusqu'à la frontière pour l'obtenir ! Quelques milliers de kilomètres, si vous voyez la distance entre LA et Vancouver... Heureusement, mon chéri a eu l'idée de lui proposer d'essayer dans un port, il y avait peut-être des services de douanes... C'est ce qu'il a fait, en partant il s'est arrêté et a eu beaucoup de chance ! Ouf, pas besoin de rouler pendant plusieurs jours ! Les douaniers du port ont pu valider les documents. Ensuite, il est allé faire un contrôle technique et le fameux smog test. A notre grand soulagement, le véhicule a passé tous les tests sans problème, ce qui confirmait qu'il était en très bon état. Pas d'arnaque donc, pas de frais surprise non plus ! Dans ce cas, l'importation n'était finalement pas compliquée du tout. Puisque le véhicule est vieux (plus de 20 ans) et adapté aux normes américains, il n'y avait pas de taxe d'importation à payer. Mais cela dépend de chaque situation!!

Etant donné la situation exceptionnelle, on a fait une promesse d'achat avant même de voir le camping car en personne. Logiquement, son propriétaire ne voulait pas faire toutes ces démarches si finalement on n'achetait pas. Pendant tout ce temps, on était encore au Mexique et on était obligés de se faire confiance mutuellement.

Enfin à Los Angeles

En arrivant nous-mêmes à Los Angeles, on a enfin pu rencontrer celui qu'on avait régulièrement au téléphone depuis un moment et on a aussi pu, bien sûr, enfin découvrir notre future maison roulante !

Formalités pour l'achat

On a rempli le contrat de vente ensemble avec le propriétaire (formulaire officiel reçu de la DMV = Department of Motor Vehicles). On n'avait plus qu'à aller faire le transfert officiel. Pour cela, il faut aller à la DMV. Il y en a dans plusieurs villes, il suffit de trouver les adresses sur Internet et choisir la plus proche.

On avait entendu qu'il était conseillé d'arriver tôt le matin et vu la file d'attente, on confirme ! Regardez les photos !!

Après plusieurs heures d'attente, vendeur et acheteur ont pu se présenter ensemble au guichet. Dans notre cas, c'était plus simple comme ça et on était très contents de toute l'aide apportée par le propriétaire qui nous facilitait les démarches. Mais le vendeur n'est pas obligé d'être là, l'acheteur peut présenter tous les documents.

On avait besoin du contrat rempli, du smog-test, du document de la douane dans notre cas, du passeport et il fallait donner une adresse de contact aux Etats-Unis : nous, on a donné l'adresse d'une amie. Ça peut être une connaissance, une boîte postale ou même un hôtel. C'est à cette adresse que la DMV envoie les plaques d'immatriculation, jusqu'à 90 jours après l'achat ! Puisque ce sera l'adresse enregistrée pour le véhicule, les amendes arriveront là aussi, attention !! 😜

Donc, après avoir donné tous les formulaires, un expert est sorti pour vérifier le numéro de châssis sur le véhicule.

Il faut être patient, ça dure longtemps !! Pas le contrôle, mais l'attente. Après le contrôle, retour au guichet, attente encore et encore... mais finalement, il ne restait plus qu'à payer les taxes. 7,6% sur le pris de vente et encore quelques autres taxes, au total on a payé 990.- USD. Attention, le paiement n'est possible qu'avec de l'argent liquide ou une carte de débit!! Les cartes de crédit ne sont pas acceptées, ce qui est exceptionnel pour les Etats-Unis.

On est sorti avec un papier de l'enregistrement du véhicule à notre nom (enfin, à celui de mon mari Sébastien) et une feuille rouge en tant que « permis temporaire », en attendant les plaques. Ce papier doit être collé sur le véhicule (dans notre cas, on l'a collé sur la vitre arrière du camping car). Les vraies plaques arrivent bien plus tard ! Dans notre cas, le délai a même dépassé les trois mois, mais c'est peut-être à cause de la situation compliquée de covid...

Le véhicule était officiellement à nous ! Même si on y avait passé une grande partie de la journée (le jour de mon anniversaire en plus), on était super contents d'avoir pu tout faire et sans aucun problème ! A part les heures d'attente, tout est bien allé, on n'a eu aucun soucis.

L'assurance

Pour pouvoir rouler, il nous manquait encore l'assurance. On essayait de comparer les prix sur Internet, on est aussi allé dans un bureau d'assurances où on nous a fait une offre. Finalement, on a suivi la recommandation de plusieurs voyageurs en choisissant Progressive, l'assurance la moins chère qu'on a trouvée. On a pu tout faire sur leur site Internet, régler les sommes de la couverture, les franchises etc. comme on voulait, en adaptant le prix à nos moyens et nos besoins. Résultat : 553.-USD par année, parfait.

A la fin, il nous restait à confirmer le tout et payer, sauf que pour faire cela, il fallait entrer un numéro de permis de conduire américain. Bien sûr, on n'en avait pas, il était donc impossible de finaliser le contrat. On a dû appeler Progressive pour leur indiquer que nous n'étions pas du pays. L'agent au téléphone a directement modifié l'offre avec « permis international », ce qui a pas mal augmenté le prix. Mais au moins, ils ont accepté de nous assurer, en tant qu'étrangers. Notre assurance nous couvre aux USA, mais aussi au Mexique et au Canada. On avait hésité à prendre que le strict minimum, mais finalement, on a décidé de jouer la sécurité. Avec une assez bonne couverture donc, on a payé 773.-USD pour une année. On a reçu tous les documents par e-mail et aussi par la poste à l'adresse de notre amie.

Côté assurance, on a appris qu'aux Etats-Unis, il y avait des véhicules qui n'étaient pas assurés du tout, ou pas suffisamment pour couvrir nos dégâts en cas d'accident. Si un autre conducteur, fautif, nous causait des dégâts et qu'il n'était pas (suffisamment) assuré, nos réparations ne seraient pas couvertes. Il y a une option pour ces cas-là, en paiement supplémentaire bien sûr, mais conseillé quand même. Si cela arrivait, notre assurance nous couvre.